Eldée Durand
Art-thérapeute & plasticienne
Pouvez-vous nous raconter un
évènement marquant de votre enfance ?
Un de mes plus joyeux souvenirs d'enfance est d'avoir plongé mon nez dans ma trousse de crayons de couleurs, et de m'être sentie emportée dans un monde enchanté! Cette expérience, je la reproduisais chaque matin avant de partir pour l'école.
L'expérience était enivrante, et je la devais autant au parfum du bois des crayons qu'à leur couleur.
Ma passion pour les couleurs était née !
J'ai très vite ressenti qu'elles avaient un pouvoir sur mon humeur, ma façon de voir le Monde, mes sensations physiques.
Je ressens pleinement aujourd'hui que les couleurs ont le pouvoir de soigner.
Avez-vous suivi des études ? Si oui, lesquelles ?
Après mon baccalauréat, j'ai étudié la langue russe à l'Institut des Langues Orientales. J'aime beaucoup les langues étrangères. J'ai voyagé en Europe et en Asie, et je me suis nourrie de l'Art, présent partout, même chez les peuples les plus matériellement démunis.
L'Art existe bien au-delà des murs du Musée. Mes voyages ont été une vaste source d'inspiration artistique.
Après avoir obtenu mon diplôme universitaire, j'ai décidé d'arrêter mes études. Ma famille rêvait pour moi d'une carrière d'interprète aux Nations Unies, mais ce rêve n'était pas le mien ! Mon attrait pour les langues étrangères est très lié au goût du voyage.
J'ai bifurqué vers les Beaux-Arts, où j'ai suivi deux années de cours en dessin et en peinture, sans suivre le cursus universitaire.
Comment êtes-vous arrivée à l'Art-thérapie ?
Pendant 5 années, j'animais des ateliers de loisirs créatifs pour petits et grands. J'ai fait la connaissance d'un petit garçon de 7 ans, participant à mes ateliers et que je nommerai Niala. Cet enfant, doux et silencieux, communiquait peu avec les autres enfants du groupe. Il me semblait qu'il ne s'intéressait pas à mes propositions de créations.Il dessinait des dinosaures, il les connaissait tous et ses dessins étaient parfaitement proportionnés et détaillés. J'étais à la fois admirative et démunie face à cet enfant " différent ".
Je pensais qu'il avait besoin de sortir de son monde " dinosaurien ", et je m'acharnais, sans résultat. Je ne savais tout simplement pas quels outils utiliser et plus encore, je ne savais pas ce que je voulais lui faire découvrir...
Après quelques séances, j'ai eu un déclic. J'ai compris que c'était à moi qu'il manquait quelque chose, pas à lui !
J'ai décidé de démarrer ma formation d'Art-thérapeute.